Grégory Proment (FC Metz) : « Mes jeunes doivent être plus ambitieux »

10 octobre 2019 à 15h50 par Axel Watrin

Sous la houlette de l’ancien milieu de terrain, la réserve du FC Metz pointe à la 3ème place de N3 après 7 rencontres disputées. Malgré un statut de promu, le technicien de 40 ans en attend plus de ses jeunes ouailles. Et garde un œil attentif sur les performances de l’équipe première.

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Crédit : Axel Watrin / Direct FM

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À l’heure actuelle, la réserve du FC Metz est 3ème de National 3, avec 13 points en 7 matchs. Le début de saison est-il conforme à vos attentes ?

Il est surtout conforme à mes envies. On a fait pas mal de bonnes choses. On est invaincus depuis 1 an en championnat. Ça travaille bien, il n’y a pas de problème. Mais quand on voit le début de saison, je me dois d’être beaucoup plus ambitieux et de montrer à mes jeunes qu’ils doivent l’être aussi. On devrait avoir au minimum entre 4 et 6 points en plus, ce qui nous permettrait d’être premiers. J’espère qu’on ne va pas regretter ces points-là, non pas parce qu’on doit monter absolument. Mais parce qu’on peut avoir une période où on va commencer à perdre les matchs, et ces 4 points-là vont nous manquer. Sur l’objectif, je dirais qu’on est pas trop mal. Mais sur ce que j’ai vu, on devrait avoir plus.

Constatez-vous un changement de niveau entre Régional 1 et National 3 ?

Forcément, on joue contre des équipes qui sont beaucoup plus performantes dans l’impact et mieux organisées. Il y a de meilleurs joueurs aussi. Sans dénigrer la R1, si un jour on a la chance de voir la N2, ce sera un niveau au-dessus, c’est logique.

Dimanche dernier, votre formation a été accrochée par Sarreguemines à Saint-Symphorien (2-2) malgré un score en votre faveur à la pause. Que retenez-vous de cette rencontre ?

Je retiens beaucoup de négatif. Je suis assez fâché sur cette rencontre. On avait neuf pros, on avait le match en main. On marque un troisième but que l’arbitre de touche refuse parce que ça a parlé derrière elle, donc c’est une erreur d’arbitrage. Mais on ne va pas se cacher derrière ça. Ce qui me dérange, c’est qu’on a une vingtaine d’occasions et qu’on met deux buts dont un sur pénalty. Oui, le gardien a été bon en face mais quand on est professionnel, on se doit de rentrer le gardien dans le but s’il le faut. On a pas tout fait de mal, mais ça fait partie des 4 ou 6 points qu’on devrait avoir. Et malgré tout, on aurait pu le perdre à la fin parce que pour certaines personnes, il y a une tendance à manquer d’humilité et croire qu’on est trop forts.

"Ibra a demandé à venir jouer. Je l'en remercie".

Comme Ibrahima Niane contre Sarreguemines, peut-on s’attendre à voir d’autres joueurs du groupe professionnel à évoluer en équipe réserve ?

Il y en a tout le temps. D’habitude, c’est un peu toujours les mêmes qui reviennent. Là, c’est « Ibra » qui a demandé à venir jouer. Je l’en remercie. C’est vraiment une bonne personne. On sent qu’il a besoin de temps de jeu et de repères. Sur ce match-là, il a été trop gentil. Je lui ai dit à la mi-temps : « Au lieu de faire des passes aux autres, marque des buts ! ». Il a compris le discours, mais c’est un super joueur. Donc oui, il y a des joueurs qui vont descendre. Mais en général, les joueurs qui jouent la veille ne descendent pas beaucoup.

Pape Ndiaga Yade a rejoint votre équipe cet été en provenance de Génération Foot (Sénégal). Comment se passe son adaptation ?

Très bien je pense. C’est vraiment une bonne personne, un gentil garçon pétri de qualités avec de gros points forts. Maintenant, il faut qu’on arrive à ordonner ses points forts et les classer pour qu’il puisse les utiliser. Pour l’instant, il est complètement brouillon et un peu « foufou ». Mais il est quand même décisif dans notre équipe. Il essaie, il écoute. Il faut lui laisser un peu de temps parce qu’il arrive du Sénégal. Mais en termes de points forts, il en a beaucoup, notamment de la puissance et de la vitesse.

Votre buteur Amadou Dia Ndiaye a beaucoup marqué ces derniers temps. A-t-il changé depuis son arrivée en Moselle il y a un peu plus d’un an ?

Il a beaucoup progressé. C’est un pur attaquant et un vrai buteur. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup parce que c’est un gentil garçon. Il nous a mis énormément de buts l’année dernière, cette année il continue à en mettre. C’est paradoxal, parce qu’à l’entraînement des pros ce matin, il a été très très bon et tout le monde est content de lui. En match en ce moment, il est un peu moins performant mais je n’ai pas de doutes sur lui. Il a vraiment envie de travailler et de marquer des buts. Et on ne lui demande que ça. Ça va arriver.

S’il continue sur sa lancée, estimez-vous qu’il peut prétendre à du temps de jeu avec l’équipe première du FC Metz ?

Ce n’est pas à moi de répondre à ça. En tout cas, il va pouvoir mettre la pression à ceux qui sont actuellement au-dessus. Ce qui peut être quelque chose de génial pour le FC Metz, parce que les autres devant vont devoir rehausser leur niveau. Ça s’appelle la concurrence, et c’est comme ça que ça fonctionne. De là à ce que Vincent (Hognon) le prenne, je ne sais pas. Je sais qu’il est content de lui mais je ne m’immisce pas là-dedans, c’est lui qui fera ses choix. 

Voilà un an que vous êtes de retour en Moselle, en tant qu’entraîneur de l’équipe réserve. Avez-vous appris dans la manière de coacher et de gérer un groupe ?

J’apprends tout le temps. Cela faisait cinq ans que je faisais ça avec la réserve de Caen donc j’ai été habitué à ça. J’ai beaucoup appris là-bas. J’y ai appris à mettre dans la tête des jeunes qu’ils étaient bons et qu’il fallait qu’ils gagnent les matchs. Ici, j’ai eu un groupe malade, très marqué par la descente et par pas mal de choses. On a réussi ensemble, avec tout le club, à mettre dans la tête des jeunes que c’était une erreur, que ça pouvait arriver, qu’il fallait la réparer. On l’a très bien réparé en étant premier avec 17 points d’avance. Maintenant, on est plus dans un objectif de formation.

Un mot sur le nouveau centre d’entraînement qui avance lentement mais sûrement à Frescaty. Ce nouvel outil sera bénéfique à l’équipe réserve …

Ce sera bénéfique au club déjà. Les pros avaient besoin d’être dans un complexe magnifique. Nous, le fait de les rejoindre sera plutôt génial sur le travail parce qu’il y aura vraiment de belles choses à la pointe de la technologie. Pour les recruteurs, ce sera aussi et surtout plus facile de recruter certains joueurs quand on est en duel avec Strasbourg ou Nancy. Peut-être que ce sera un plus pour faire pencher la balance de notre côté.

"Le peuple grenat doit être derrière eux"

À l’heure actuelle, l’équipe première du FC Metz est lanterne rouge de Ligue 1 après neuf matchs. Dans cette situation, quels leviers doit utiliser Vincent Hognon ? Quel discours doit-il employer devant ses joueurs ?

Je n’en sais rien. C’est Vincent qui va en décider. En tant que joueurs, on avait besoin de calme et de sentir que les entraîneurs nous faisaient confiance. C’est là-dessus qu’il va basculer, mais je n’en suis pas sûr. Je n’ai pas de conseils à lui donner. Après, il ne faut pas oublier que la Ligue 1 n’est pas si simple. Il faut laisser un peu de temps malgré tout. Je sais qu’on n’est pas très bien, mais le football va tellement vite. Il faut garder espoir, rester tous solidaires. Le peuple grenat doit être derrière eux pour s’en sortir.

Selon vous, que manque t-il à cette équipe ? 

Déjà, un peu de buts ! La possession, on l’avait la dernière fois. Dans le jeu, ce n’est pas trop mal. On essaie de faire des choses. Peut-être un peu plus de folie pour terminer les actions. Mais qui suis-je pour parler de cela ? Je ne suis pas quelqu’un d’important dans ce domaine. Je savais que ça allait être dur, ça se confirme. Maintenant, à nous, tous ensemble, tout le club de travailler pour que Vincent et son groupe soient le mieux possible.