Lorraine : la fronde des agriculteurs se poursuit

29 janvier 2024 à 11h55 par Lou Protois

Depuis une semaine, les agriculteurs se soulèvent. Blocage des axes de circulation, opération escargot, on fait le point sur la situation en Lorraine et sur les revendications des manifestants.

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Crédit : Direct_fm_Yoann_Masson

La fronde a commencé en début de semaine dernière dans le sud de la France et a contaminé tout l’hexagone. En cause,  le mépris des pouvoirs publics face aux difficultés rencontrées par les agriculteurs et éleveurs, la flambée des coûts de production, l’augmentation de la fiscalisation sur le pétrole non routier, le gel des salaires en dépit de la loi EGALIM, la hausse de l’électricité etc. Tant de facteurs qui ont amené à un soulèvement dans tous les départements.

Nos éleveurs en difficulté

La Lorraine ne fait pas exception ! En effet, les 25 et 26 janvier la circulation a été coupée sur l’A31, l’A33 et l’A4 par les agriculteurs lorrains. Un mouvement de contestation qui selon Xavier Lerond, président de la chambre de l’agriculture de Moselle pourrait se déplacer jusque Paris si aucunes actions ne sont mises en place par le gouvernement. Et les mesures annoncées par Gabriel Attal en fin de semaine n’ont pas convaincues. Des nouveaux blocages sont organisés à partir de ce mardi 30 janvier 2024.

Aujourd’hui, la Moselle se compose à 80 % d’éleveurs qui subissent la hausse drastique de l’électricité, nécessaire aux robots de traites qui fonctionnent toute la journée. Ces derniers sont aussi les premiers exposés au dérèglement climatique. Ils font également face à l’accumulation des normes liées au pacte vert européen proposé en 2019 par la commission européenne et qui a pour but de rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050. De plus, Xavier Lerond dénonce la concurrence déloyale entre les produits des agriculteurs français et les marchandises importées de l’étranger, le non-respect de la loi EGALIM et la difficulté de vivre de sa production malgré une hausse du temps de travail.

Le président de la chambre de l’agriculture souligne également le besoin d’aider les artisans qui ont effectué une transition vers l’agriculture biologique alors que le marché n’était pas encore adapté. Pour lutter contre cela, la région Grand Est à signé lundi dernier un plan pour le « bio » qui vise à sécuriser ce marché et permettre à d’autres éleveurs et agriculteurs d’effectuer leur transition.

Plus que tout c’est la reconnaissance de l’importance du métier d’éleveur et d’agriculteur qui est recherché par les manifestants. Xavier Lerond souligne le  « ras-le-bol » de ces derniers. En charge de la souveraineté alimentaire, ils attendent des actions de la part de l’exécutif.

 

Xavier Lerond, président de la chambre de l’agriculture de Moselle
Crédit : Direct_fm

De son côté, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau a annoncé que le gouvernement proposerait dans les deux prochains jours de nouvelles mesures pour répondre à la colère des agriculteurs.