La colère des boulangers face au 1er mai

Publié : 28 avril 2025 à 18h00 par Louise Vincent

Les boulangers souhaitent pouvoir travailler le 1er mai comme à leur habitude, mais seront exceptionnellement contraints de fermer cette année. Une décision qu'ils acceptent difficilement.

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Crédit : D!RECT FM

C’est un véritable ras-le-bol pour les artisans du pain. Contrairement aux années précédentes, ils ne pourront pas ouvrir leurs boutiques le 1er mai. Jusqu’à présent, une certaine tolérance leur permettait de passer entre les mailles du filet grâce à une délégation. Désormais, un imbroglio juridique les contraint à fermer sous peine de lourdes amendes. « On prive tous les gens qui ont l’habitude de venir chercher leur pain », déplore Mathieu Bénédic, boulanger.

En effet, un boulanger qui déciderait d’ouvrir son commerce risque une amende de 750 euros par employé présent, et jusqu’à 1 500 euros si l’employé est mineur. Une menace suffisamment dissuasive pour contraindre la majorité des boutiques à respecter la fermeture.

Pour rappel, l’article L3133-4 du Code du travail dispose que le 1er mai est un « jour férié et chômé », interdisant ainsi de faire travailler des salariés, sauf exceptions. Toutefois, les « établissements et services qui, en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail » peuvent rester ouverts, à condition que les salariés soient rémunérés double.

Du côté des consommateurs, l’incompréhension est également présente. « Ça n’a pas de sens, si les employés sont d’accord pour travailler, je ne vois pas pourquoi la boulangerie devrait fermer », réagit un client.

Cependant, la situation pourrait évoluer. Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé, s’est engagée à soutenir « les initiatives parlementaires qui feront évoluer la loi et permettront aux salariés des boulangeries de travailler le 1er mai s’ils le souhaitent ». Il  semble cependant peu probable qu’un changement législatif intervienne d'ici jeudi.

Mathieu Benedic, boulanger chez Jacques Dudot et fils :