On respire enfin dans la cour végétalisée de l’école Le Graouilly !
28 mai 2024 à 15h12 par Marie Luthringer
Un second souffle est donné au cœur de la cour végétalisée de l'école Le Graouilly. L’inauguration s’est faite ce lundi 27 mai, à 17h. Une cour qui troque son costume de macadam pour enfiler celui de dame nature.
A gauche, les plus férus de foot se déchaînent sur le terrain. À droite de la cour, les petits aventuriers et aventurières remuent les copeaux en courant dedans, tout près des tipis de bois. Ce projet a mis deux ans pour aboutir. Il résulte d’une longue discussion entre les parents d’élèves et la mairie de Metz. Une cour imaginaire avait d’abord été conceptualisée. Des architectes ont ensuite exécuté les travaux qui ont commencé, en été 2023. 200 000, c’est le montant qui a été investi pour réaliser ces travaux. Un budget financé par l’agence l’eau Rhin-Meuse.
Une cour polyvalente
Derrière ces travaux, l’objectif est de proposer aux enfants une diversité des activités. Un terrain de foot, des tipis plantés dans un sol avec des copeaux de bois, un potager. « Les enfants peuvent s’approprier l’espace, y trouver du plaisir à aller en cour de récréation », affirme Anne Stémart, adjointe au maire de Metz, en charge de l’éducation et de l’école. Derrière ces travaux, un autre but est envisagé : proposer des coins de fraîcheur aux enfants en plantant des arbres. C’est aussi pouvoir jouer dehors, quel que soit le temps. En effet, des matériaux comme les copeaux de bois qui « sèchent très vite », rappelle Anne Stémart, permettent aux enfants de jouer près des tipis. On a envie que ce soit « le lieu de vie pour les enfants », ajoute-t-elle.
Une opinion que rejoint Virginie, présidente de l’association des parents d’élèves à l’école Le Graouilly. « On avait besoin de verdure. Cela amène beaucoup plus de beauté à une cour qui était tout bétonnée », précise-t-elle. Virginie pense que sa fille « sera davantage épanouie par rapport à avant ».
Dans l’espace potager, de la menthe, des épices, des groseilles et des framboisiers poussent dans de gros bacs en bois. Fatima s’est abaissée près du bac où de la menthe pousse. Sa fille Eden est en train de jouer à proximité. Fatima est agente d’encadrement et vit dans le quartier du Sablon avec sa fille. « C’est une très bonne idée car la cour était un désastreuse. Ici, on respire, cela donne envie d’être là », confie-t-elle. « C’est du bonheur ! », renchérit Eden. Une opinion que rejoint aussi Elvire, ATSEM pour la mairie de Metz. « C’est un très beau projet qui met beaucoup de verdure sur le béton. Je suis fière que mes enfants connaissent cela pendant deux ans ». L’objectif c’est de « faire l’école à l’extérieur pour que les enfants puissent travailler le potager », ajoute Anne Stémart.
Libérer sa créativité
La nouveauté va jusque dans le bâtiment de l’école. Un nouveau studio de musique a été mis en place. Un projet qui a été réfléchi avec les enseignants de l’établissement pour « soutenir des projets innovants soutenus par l’éducation nationale », explique Aurélien Meyer, conseiller pédagogique en éducation musicale. L’idée est de « dynamiser l’apprentissage scolaire ». L’objectif est simple : en apprendre davantage dans le domaine musical. Le studio est pensé pour accueillir une classe. Il est organisé en différents pôles. Sur une table, sont disposés des casques bleus, connectés à des mp3. Un porte-vue transparent qui regroupe quelques fiches sur les différents genres musicaux, permet de guider les élèves sur l’apprentissage de la musique.
Sur un pupitre à roulette recouvert de fresques artistiques et colorées, un espace avec des instruments classiques et modernes permettent aux enfants de créer leur propre musique. Près d’un tableau blanc, deux micros sont posés sur des grands pieds, pour pouvoir enregistrer des productions. Un endroit géré par les enseignants qui envisagent de faire des projets avec leur classe. Sophie Steckler est la directrice de l’école Le Graouilly. Elle a pour projet de travailler sur des contes musicaux avec les plus petits.
« Ce serait bien de mettre en place une petite radio pour les plus grands », ajoute-t-elle. Mettre en voix des exposés est également un objectif sur lequel Sophie Steckler réfléchit. Cela permettra de « développer des compétences scolaires pour plus tard, comme le bac, où l’on demande d’être fluide à l’oral », conclut-elle.
Dans le studio, les murs et un meuble sont ornés de fresques artistiques. Des œuvres qui ont été créées par Petit Gnocchi, alias, Jean-Baptiste Perin, un artiste, qui a travaillé sur des projets avec les élèves. « J’adore travailler avec les enfants et transmettre ma passion », confie-t-il. Ces fresques, il les a réalisée sur deux jours et lui ont pris une quinzaine d’heures. La plus grande sur le mur a été faite seule. En revanche, celle qui se trouve sur le pupitre à roulettes a été réalisée avec une classe d’élèves. Lorsque nous demandons à Jean-Baptiste Perin ce que représentent ses œuvres, il répond que ces « petites boules d’amour colorées » ont davantage motivé les enfants à dessiner des petits gnocchis. Des petites boules qui signifient « l’amour », la « couleur » et qui sont positionnés comme un orchestre.
Un lieu qui pourrait permettre aux élèves de pouvoir s’épanouir tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.