Metz : En Fournirue, vers une piétonnisation définitive ?

C’est samedi à Metz. En Fournirue, la ligne est mince entre la route et la chaussée, voitures et piétons cohabitent tant bien que mal dans un ensemble anarchique. La ville a décidé de se saisir du problème en lançant une expérimentation. À partir du 30 avril 2022, l’accès En Fournirue ne sera plus autorisé aux véhicules chaque samedi de 11 à 23 heures. La piétonnisation le samedi n’est que la première étape d’un plan plus large pour décider du futur de la rue. À partir du 30 mai, le dispositif s’appliquera les samedis et dimanches. Il s’étendra ensuite à la semaine entière dès le 23 juin. À la fin de l'expérience, la mairie rendra son verdict. La piétonnisation définitive est à ce jour la solution privilégiée par la mairie. 

« On est considéré comme une rue compliquée à arpenter, la flânerie n’est pas forcément de mise les samedis »

Pour Anne Gothier, membre de la Fédération des commerçants et responsable de la boutique Ekyog, la piétonnisation est une évidence. « On est considéré comme une rue compliquée à arpenter, la flânerie n’est pas forcément de mise les samedis », affirme-t-elle, citant en exemple les personnes à mobilité réduite. Anne Gothier a réalisé un sondage au sein de l’association Quartier Cathédrale, une association réunissant les commerçants du quartier. Le résultat est clair : « on était très majoritairement pour ». Elle concède tout de même que certains ont quelques inquiétudes, notamment en ce qui concerne les livraisons de matériel. Un problème loin d’être insurmontable pour la commerçante : « Il va falloir trouver un consensus pour partager l’espace ». La piétonnisation offre la possibilité d'embellir la rue, une attente de nombreux propriétaires. « On a une rue avec beaucoup d’indépendants où on peut se permettre de donner une vraie identité », se réjouit Anne Gothier. La piétonnisation est vue comme un moyen de rendre la rue plus attractive par une majorité des commerçants. 

Un équilibre difficile à trouver  

Le centre-ville messin souffre de la concurrence des zones périphériques, notamment du Waves et du Muse. La mairie souhaite réenchanter le cœur de ville afin d’en faire « Une ville jardin, un musée à ciel ouvert », selon François Grosdidier. Il affirme vouloir « permettre aux clients qui ne peuvent venir qu’en voiture, d’accéder au centre-ville », citant le parking Saint-Jacques comme possibilité. Les automobilistes désirant accéder au parking de la Cathédrale devront passer par les boulevards. Les règles en vigueur sur le plateau piétonnier s'étendront à la Fournirue. Ainsi, les livraisons seront possibles jusqu’à 11 heures et les riverains pourront s’arrêter une demi-heure. Concernant l’aménagement, embellissement ou accessibilité, tel est le dilemme pour la mairie. « Il nous faut concilier ces deux objectifs » conclut-il, une tâche qui s’annonce ardue.