Agence de voyages : « Que ce soit des crises ou des guerres, le tourisme est toujours impacté »

3 mai 2022 à 9h47 par Joscelyn Lapart

Après deux années ruinées par la crise sanitaire, l’activité reprend pour les agences de voyages. Marlène Clément, présidente de l’agence L’tur à Metz, témoigne.

Crédit : Unsplash
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Les agences de voyages viennent de vivre deux années compliquées. La pandémie mondiale de Covid-19 a contraint les pays à s’isoler. Le tourisme a bien évidemment été l’un des secteurs les plus touchés. « Que ce soit des crises ou des guerres, le tourisme est toujours impacté », avance Marlène Clément, directrice de l’agence de voyages L’tur à Metz. 

 

Les difficultés ne sont pas uniquement de nature économique. Il y a certes « une grosse baisse du chiffre d'affaires », mais un autre problème affecte la profession. « Dans la profession, beaucoup de gens ont démissionné, fatigué de gérer tout ce qu’il se passe dans le monde », assène-t-elle. Cette main d'œuvre compétente et qualifiée manque désormais à l’industrie du tourisme. Un secteur qui souffre toujours de l’instabilité du contexte mondial

 

Pour faire face à la situation, l’agence messine de L’tur a pu compter sur la force de son groupe international. « Nous sommes un groupe allemand. Notre force a toujours été d’avoir une centrale d’achat basée en Allemagne qui gère un volume plus important d’achat et permet de maîtriser les tarifs », explique la directrice. La stratégie du groupe a également été d’avoir recours à de nouveaux prestataires « connus pour leur rapport qualité prix intéressant », un moyen de limiter la hausse des tarifs.

 

 

« Il y a une vraie envie des clients, ils n’ont plus peur et se lancent dans la recherche de leurs vacances »

 

 

« On a commencé à avoir une reprise en début d’année, mais la guerre en Ukraine a de nouveau un petit peu freiné », explique Marlène Clément. Ce coup d’arrêt a été de courte durée : « ces dernières semaines les chiffres augmentent. Il y a une vraie envie des clients, ils n’ont plus peur et se lancent dans la recherche de leurs vacances ». Il reste que la guerre a favorisé l’inflation. La flambée des prix du carburant et les problématiques de pouvoir d’achat ne favorisent pas le départ en voyage des familles. Ces facteurs ne semblent pas être le signe d’une saison catastrophique. 

 

Pour Marlène Clément, la situation s'améliore : « La profession avait annoncé une reprise en janvier, puis en mai, il y a eu un décalage. Le mois d’avril a été concluant, on est assez satisfait des ventes de ces dernières semaines ». Cette reprise de l’activité est pour la directrice en partie liée à la diminution des restrictions sanitaires. Les destinations du bassin méditérannéen requiert pour la plupart soit la vaccination, soit un test PCR. Les formulaires en ligne avec QR code ne sont plus la norme. La disparition de ces lourdeurs administratives aide à créer un climat plus apaisé

 

 

Les destinations privilégiées par les messins 

 

 

« Les pays méditerranéens restent des choix populaires. Les grands classiques comme les îles grecs et l’Espagne attirent toujours autant de monde », assure-t-elle. L’Égypte et la Turquie sont également des destinations en vogue. La Turquie se distingue d’ailleurs parmi les pays les plus abordables pour les familles : « pour le même prix, elle dispose d'équipements supérieurs à ceux des pays où la monnaie est l'euro », affirme la directrice. La question du pouvoir d’achat est essentielle dans le choix d’un voyage.

 

La réouverture du Maghreb, avec la Tunisie et le Maroc, promet d’offrir de nouvelles opportunités aux agences. « Les vols sont encore restreints mais la programmation ira crescendo pour la prochaine saison », assure Marlène Clément. Les voyages vers certaines parties du monde restent complexes. « Les autres destinations long courrier, notamment l’Asie, sont encore un peu compliquées », explique-t-elle. De nombreux pays asiatiques appliquent des protocoles sanitaires drastiques pour lutter contre le coronavirus. Si le tourisme n’est pas encore remis de la crise sanitaire, l’heure est à l’optimisme pour les agences de voyages.